Il s'appelle Amadou Roufaï, il est conseiller du maire du troisième arrondissement de Bangui et se trouvait dans l'école Koudoukou, pour l'ouverture officielle de la campagne de recensement. Il raconte comment il a été agressé, en présence de l'ambassadeur de France et du chef de la Minusca, par des hommes qui, selon certaines sources, seraient d’anciens membres de la Seleka.
« Ils ont fait irruption dans l’établissement et ils ont commencé à un injurier l’ambassadeur français. Comme la personne est venue s’adresser directement à l’ambassadeur de France, je lui ai dit, comme c’est un frère, nous sommes tous des musulmans, c’est le mois de ramadan. Je lui ai dit ça, et il a dit « vous êtes de traitres vous qui êtes de la mairie ». C’est de là que tout a capoté. Directement, il m’a boxé. »
Marie-Madeleine Koué est rapporteur générale de l'Autorité nationale des élections (ANE), le 3e arrondissement, où vivent de nombreux musulmans, représente pour elle un symbole fort du processus de paix, y réussir le recensement est un véritable pari.
« C’est dans ces arrondissements, notamment le 3e arrondissement, que la crise a été la plus forte. Nous avons choisi à dessein cet arrondissement pour montrer à nos compatriotes qui y vivent, que nous voulons vraiment faire la paix et aller aux élections. Avec une plus grande sensibilisation, nous arriverons à les convaincre. Parce que de toute les façons il faudrait que nous organisions ces élections sur tout le territoire centrafricain, notamment dans tous les arrondissements de Bangui. »
Pour l'heure, les premières banderoles pour l'enregistrement ont été accrochées dans la capitale centrafricaine, les agents recenseurs achèvent tout juste leur formation et une nouvelle cérémonie sera organisée lundi. Ce sera dans le 7e arrondissement de Bangui où habite Catherine Samba-Panza, pour que la chef de l'Etat de transition, puisse montrer l'exemple, en s'enregistrant la première.