Il est à peine huit heures, Achta, élève en troisième dans un lycée de Libreville, est déjà revenue chez elle : « Je suis déjà revenue à la maison parce que les profs sont en grève. Moi ça m’embête parce que j’ai envie de faire mon BEPC ».
Une bonne partie des enseignants sont dans la cour du ministère de l’Education nationale, où dans le vacarme, ils récitent leur chapelet de revendications : « Nous sommes en sit-in depuis un mois pour réclamer de la tutelle de restituer tous les bons de caisse du mois de mars, avril et mai qu’elle a dans son cabinet », explique un gréviste. A ses côtés un autre complète le cahier des doléances : « Le paiement intégral de la prime d’incitation à la fonction d’enseignant (PIF), le paiement de la Prime d'incitation à la performance (PIP) du premier trimestre 2015 parce que l’échéance est largement dépassée. En syndicalisme, un acquis, c’est un acquis ».
Toutes ces revendications ne relèvent pas du ministère de l’Education nationale, se défend Adolphe Otila Ossibadjouo, inspecteur général adjoint chargé de l’enseignement scolaire et normal : « La question des primes et salaires, ce sont des questions qui sont traitées par d’autres départements ministériels ».
Les parents sont inquiets, car l’année scolaire a été rallongée jusqu’en juillet à cause des grèves à répétition. « Que les parents comprennent que nous mettrons tout en œuvre pour que les examens se tiennent. Ils vont se tenir. Il n’y a pas d’inquiétude », assure pourtant Adolphe Otila Ossibadjouo.