Le Front patriotique rwandais était la seule formation politique du pays à ne pas s'être encore prononcée à ce sujet. Selon Christophe Bazivamo, son vice-président, le parti présidentiel s'est positionné après avoir écouté les arguments de la population rwandaise dont les pétitions affluent au Parlement : « Ils ont cet espoir bien fondé que si le président continue, c'est assuré qu'il ne va rien changer mais plutôt continuer ce développement socio-économique, cette sécurité qui est observée ici et là, la bonne gouvernance, justifie-t-il. Donc on voit cette volonté et on soutient cette volonté aussi. »
Une volonté populaire mise en doute par certains observateurs qui voient derrière ces pétitions en masse la main du parti au pouvoir. Si beaucoup de Rwandais assurent signer de leur propre volonté, certains témoignages font en effet état de pressions directes ou indirectes des autorités locales sur la population. Des accusations vertement démenties par Christophe Bazivamo.
Ce dernier a également réagi aux récentes déclarations de Washington qui s'est prononcé contre un troisième mandat. « Ce que veut le peuple rwandais ne doit pas être décidé de l'extérieur, s’indigne-t-il. Et puis, pendant le génocide, cet extérieur aurait pu faire du bien aux Rwandais et ils ont été absents laissant les gens mourir. Alors comment peuvent-ils venir maintenant dire : nous, nous voulons ceci nous voulons cela ? »
Le président du FPR, qui n'est autre que Paul Kagame en personne, reste quant à lui toujours évasif au sujet d'un troisième mandat, répétant que cette décision appartient au peuple rwandais.