Le Liberia est officiellement débarrassé d'Ebola depuis le 9 mai, mais en Guinée et en Sierra Leone, la situation inquiète toujours les organisations humanitaires. En Guinée, de nouvelles régions sont touchées. Un centre de transit a ouvert cette semaine à Kamsar, dans le nord-ouest du pays.
La directrice internationale de Médecins sans frontières, Joanne Liu, met en garde contre la démobilisation. « Si on n'a pas l'engagement des communautés, ça ne se fera pas, prévient-elle. Mais on sait aussi qu'un leadership au niveau gouvernemental, local, est absolument essentiel. Et donc quand on a des agendas mixtes où l'agenda des intérêts politiques de certains passe devant la réponse aux citoyens à l'épidémie, ça ne fonctionne pas. »
En Guinée, l’attention est déjà tournée vers l'élection présidentielle d'octobre, mais personne ne peut dire que l'épidémie sera totalement éteinte d'ici là. Dans chaque nouvelle préfecture touchée, c'est comme s'il fallait tout reprendre à zéro, explique le représentant de la Croix-Rouge dans ce pays. « On préjuge en fait que la communauté a déjà l'information, qu'ils sont au courant, donc que ce sera plus facile. Pour les premières communautés à la limite on se dit : d'accord, le message n'était pas très bien passé. Mais un an après, on se dit que tout le monde est au courant, explique Aliou Boly. Mais en fait non, c'est toujours la même dynamique. »
Au premier rang dans la lutte contre Ebola, Médecins sans frontières assume ses propres erreurs. Comme le fait d'arriver pour la première fois dans les villages touchés en portant les inquiétantes tenues de protection...