Avec ce décret présidentiel, la Céni peut à nouveau fonctionner avec les trois membres restants. Dans l'opposition, on dénonce ce décret, et notamment cette coïncidence dans les dates.
« Ce qui est surprenant, c’est que ce décret a été modifié en date du 30 mai 2015, la veille de la démission de deux braves dames qui étaient jusque-là membres de la Commission. Et la question que l’on peut se poser maintenant est de savoir ce qui a motivé le candidat président Pierre Nkurunziza à modifier ce décret ? Quel problème voulait-il résoudre alors que les membres de la Céni jusqu’au 30 mai 2015 étaient toujours au complet ? Nous supposons donc que ce décret aurait été probablement antidaté pour répondre au besoin de la cause », estime François Bizimana, l'un des porte-parole de la liste des Independants de l'espoir.
Du côté du pouvoir burundais, le son de cloche est bien différent. On réfute ces accusations, comme l’affirme Gervais Abayeho, le porte-parole du président : « Pourquoi le président antidaterait-il un décret ? Le décret, il est rendu public le jour où il est signé. »
Le porte-parole du président Nkurunziza s'étonne même qu’on lui demande de commenter un acte administratif ordinaire : « Le problème, c’est que tous les décrets qui sont publiés par la présidence de la République ne sont pas nécessairement peut-être portés à la connaissance du public le même jour. Il y a même des mois qui peuvent passer sans que des gens sachent qu'il y a des décrets qui ont été rendus publics. Mais à partir du moment où il y a un intérêt quelconque, c’est là où les gens se mettent à fouiller et se rendent compte que le décret est vieux de plusieurs jours, semaines ou mois. »