Depuis des mois, la justice guinéenne multiplie les actes dans l'enquête sur le massacre du 28 septembre 2009 à Conakry, et dans les crimes commis dans les jours qui ont suivi dans plusieurs camps militaires de la capitale. Un militaire - dont le nom n'a pas été révélé - vient d'être inculpé dans ce cadre.
Dès la fin 2009, Moussa Dadis Camara, lui, a affiché son mode de défense. Lors d'une première audition par la commission d'enquête internationale, il avait désigné son aide de camp Toumba Diakité, et d'autres subordonnés, comme seuls responsables... Se sentant lâché, Toumba Diakité, lui avait alors tiré dessus avant de prendre le chemin de l'exil.
Fin 2014, Dadis a été entendu au Burkina sur commission rogatoire guinéenne, mais en tant que témoin. La FIDH, partie civile dans ce dossier, souhaiterait qu'il soit inculpé, comme les autres cadres de la junte pour être interrogé sur le fond.
Ces derniers mois, trois nouvelles personnes ont été inculpées, dont le numéro deux de la junte à l'époque, Mamadouba Toto Camara, et quatre autres ont été entendues comme témoins. La procureure de la CPI, en visite a Conakry il y a quelques semaines, avait salué ces avancées dans la procédure. « Ça traîne trop », répond Thierno Sow de l'organisation guinéenne des droits de l'homme. La FIDH dans son dernier rapport espère un procès avant la fin de l'année.