Il n’a pas fallu longtemps pour que le président Pierre Nkurunziza se décide. Lundi, la Céni burundaise, diminuée après que deux de ses cinq membres ont fui le pays, avait proposé la date du 25 juin pour les législatives et communales et celle du 15 juillet pour la présidentielle. Un jour plus tard, mardi, Nkurunziza signe donc un décret qui convoque les électeurs pour la présidentielle au 15 juillet, les législatives et les communales étant fixées au 29 juin, sans doute pour que la campagne électorale puisse se tenir dans les délais.
Ce calendrier se veut totalement définitif. C’est du moins ce qu’a annoncé le porte-parole du gouvernement burundais dès lundi soir, en expliquant qu’au-delà de ces dates le Burundi risquait de tomber dans un vide institutionnel impossible à ses yeux. Quant au dialogue politique recommandé par les chefs d’Etat de la région le 31 mai à Dar es Salaam, notamment sur cette question, il n’a pas eu lieu. Du coup, opposition et société civile en pointe dans la contestation du troisième mandat du président Nkurunziza, dénoncent une fuite en avant.
« C’est un signe de mépris envers les chefs d’Etat de la région qui ont exigé un véritable dialogue au Burundi », déclare Vital Nshimirimana, le leader du Collectif contre le troisième mandat. « Nous n’irons pas aux élections dans ces conditions », renchérit Charles Nditije de l’Uprona non reconnu par le pouvoir. Il appelle la communauté internationale à ne pas reconnaître les résultats d’un tel scrutin.