Madagascar: le président de l'Assemblée défend les députés frondeurs

A Madagascar, le blocage continue entre le président de la République et l'Assemblée nationale. La Haute Cour constitutionnelle n'a pas rendu sa décision sur la demande de destitution du président et aucun compromis ne semble envisageable pour l'instant entre les deux institutions. Vendredi, le président de l'Assemblée nationale s'est exprimé pour la première fois depuis le début de cette crise institutionnelle. Il a vigoureusement défendu la position des députés frondeurs et a rejeté toute négociation avec la présidence. Il s'en remet à l'arbitrage de la HCC.

Il était resté discret depuis dix jours. Aujourd'hui le président de l'Assemblée nationale Jean-Max Rakotomamonjy se jette dans la mêlée. Il défend les députés frondeurs. « Il y a tant de calomnies qui sont proférées à l’endroit des députés qui disent que c’est un coup d’Etat qu’on est en train de faire, regrette-t-il. Alors là moi je dis aujourd’hui que les députés sont dans leur droit de procéder à cette mise en accusation. »

Jean-Max Rakotomamonjy affirme que tout s'est fait dans la transparence, contrairement aux accusations du président Hery Rajaonarimampianina. Il répond aussi aux suspicions de corruption et renvoie le tort à la présidence de la République. « D’après ce que j’ai entendu – je ne l’ai pas vu de mes propres yeux – il y a donc des membres du gouvernement, des gens qui sont très proches du président de la République, qui ont été vus dans les parages, explique-t-il. Alors je ne peux pas dire de quel côté vient cette corruption. »

Le président de l'Assemblée nationale rejette aujourd'hui l'idée d'un compromis avec la présidence. « Procéder par une voie extra-judiciaire serait un délit de justice », indique-t-il.

Jean-Max Rakotomamonjy réaffirme que 121 députés sur les 151 que compte l'Assemblée ont voté pour la destitution. Cette semaine pourtant, la Haute Cour constitutionnelle a reçu une déclaration de soutien au président de la République. Elle est signée par une soixantaine de députés.

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