Pour le report des élections, pas de difficultés particulières. Le président Nkurunziza doit signer un décret après avis consultatif de la Céni. Et ce report, si report il y a, devrait être annoncé par la Commission électorale elle-même.
Mais pour ce qui est du fonctionnement, en revanche, c'est autre chose. Le bureau national de la Céni est désormais amputé de deux de ses membres, sur cinq. Or, la Commission doit prendre ses décisions pour organiser les élections par consensus ou, à défaut, à la majorité des 4/5.
Il faudrait donc remplacer les deux commissaires qui ont démissionné. Et selon la Constitution, cela demande un décret présidentiel après approbation des deux candidats par 75% des députés et des sénateurs. Des députés et des sénateurs qui se sont remis à sièger à nouveau depuis lundi 1er juin et ce à quatre jours des législatives, ce qui a de quoi surprendre.
Reste à savoir si le gouvernement sera à même de réunir 75% des suffrages en faveur des candidats choisis, surtout à l'Assemblée. Mais même à partir de ce moment-là, la Céni ne sera pas au bout de ses peines.
Depuis que l'Eglise a décidé de retirer ses membres des démembrements de la Céni, il faut également remplacer ceux-là. Certaines sources parlent de 20% des membres qui manquent à l'appel. Or, chaque membre a la charge de superviser le scrutin, soit pour les commissions provinciales au niveau des communes, soit pour les commissions communales, au niveau des collines et sous-collines.