Libye: le calvaire des civils de Benghazi

Epicentre de la révolte populaire qui a renversé Mouammar Kadhafi en 2011, Benghazi est aujourd'hui une ville meurtrie par des combats incessants où le quotidien de la population consiste à essayer de survivre. Un an après le lancement d'une opération visant à chasser de la deuxième ville de Libye les milices islamistes qui s'y sont installées dans la foulée de la révolution, Benghazi est une zone de guerre où la population est prise au piège.

Pour les habitants de Benghazi, le bruit des armes automatiques est le lot quotidien. Le danger est partout : attentats-suicide, enlèvements, meurtres et raids aériens. « Rien n'échappe aux bombardements », assure un responsable d'un centre de santé.

Même les écoles sont touchées et celles qui n'ont pas été détruites servent désormais de centres d'accueil pour les milliers de personnes déplacées. Selon l'ONG Libya Body Count, les combats auraient tué près de 2 000 personnes en un an et entraîné la fuite de milliers d'autres.

« Benghazi, ville dévastée »

« Benghazi est une ville dévastée et divisée. Ses habitants vivent dans l'insécurité, pris entre deux feux, et leur quotidien est fait de pénuries d'essence et de produits de base », affirme à RFI Philippe Dam de l’ONG Human Rights Watch. « Les militants qui contrôlent ces zones n’autorisent plus les civils à partir, et les conditions de vie deviennent extrêmement difficiles. Cette pratique rentre en contradiction avec le droit humanitaire internationale. »

Même l'offensive anti-islamistes, baptisée « Opération dignité », et lancée il y a un an par le général Khalifa Haftar a du plomb dans l'aile. Les miliciens lourdement armés qui lui tiennent tête ne sont que d'anciens insurgés ayant pris les armes contre Kadhafi en 2011.

En tout cas aujourd'hui, à Benghazi, les groupuscules poussent comme des champignons. Ils ont pour noms Conseil de la choura des forces révolutionnaires, Aube de la Libye, Ansar al-Charia, groupe Etat islamique...
 

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