A l’entrée du quartier Kinama, habillés en civil et armés de grands bâtons et de fouets en plastique, ils détalent en courant par dizaines semant la peur chez les manifestants. Les Imbonerakure sont les jeunes du parti au pouvoir et sont qualifiés de milices par la communauté internationale.
L’un d’entre eux, armé de son bâton et de son fouet, ne cache pas son objectif, il veut empêcher la contestation contre le président burundais : « Je suis parmi les gens qui sont contre les manifestations. Les manifestations nous apportent des choses qui sont un peu mauvaises. Pour moi, vraiment ça choque ! Je suis un patriote qui aime son pays ».
A Kinama, ces patriotes frappent les manifestants devant une police impassible. Résultat pour beaucoup, forces de l’ordre et Imbonerakure sont complices : « C’est toujours quelque chose de difficile. Les civils comme nous, ils nous battent, nous tirent dessus. Les policiers sont là et ne font rien. Quand les jeunes imbonerakure sont supportés par les policiers. C’est honteux. Nkurunziza est leur chef donc ils veulent toujours le défendre pour violer la Constitution du pays et les accords d’Arusha ».
Lundi, la police n’a pas hésité en revanche à tirer encore une fois sur les manifestants. Plusieurs personnes ont été blessées par balle.
■ Pour le CNDD-FDD, les Imbonerakure ne font que se défendre
Pour le porte-parole du Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD), Gélase Ndabirabe, ce sont les jeunes des autres quartiers et notamment de Cibitoke qui seraient venus attaquer les partisans du président Nkurunziza.