Personne dans la classe politique guinéenne ne voyait dans cette rencontre une solution miracle à la crise. Tout au plus espérait-on une relance du dialogue. Alpha Condé a patiemment écouté le chef de file de l'opposition pendant une heure et a promis d'examiner avec ses alliés politiques les revendications de Cellou Dalein Diallo.
Une attitude qui a laissé ce dernier sur sa faim : « J’étais un peu déçu quand même parce que je m’attendais à ce qu’il y ait un échange entre nous. C’est-à-dire qu’il réagisse à mes propositions et que l’on puisse discuter un peu pour trouver les voies et moyens pour sortir de la crise. Malheureusement, il a dit que lui il m’écoute, il n’exprime pas son point de vue et qu’il va confronter mes analyses et mes recommandations à celles de la mouvance et qu’il fera savoir sa position par l’intermédiaire de ses ministres. »
L'opposant souhaite notamment que le président Condé accepte de revenir au calendrier électoral initial qui prévoit la tenue des locales avant la présidentielle. L'opposition estime, en effet, que le contrôle des collectivités locales par des fonctionnaires nommés par l'Etat fait peser une ombre sur la transparence des élections. Les leaders de l'opposition vont désormais attendre les propositions du chef de l'Etat avant de décider ou non de reprendre leur mouvement de protestation.