Eugène Ngaïkosset est arrivé à l'aéroport de Bangui Mpoko, mardi 12 mai à bord du vol DT526 en provenance de Brazzaville, sous le coup d'un arrêté d'expulsion. Il a immédiatement été appréhendé par les autorités centrafricaines et conduit à la SRI, la section de recherche et investigation. Surprenante coïncidence : il a réussi à échapper à ses geôliers dimanche dernier à la veille d'une confrontation judiciaire importante.
Le « boucher de Paoua » soutient qu'il n'a joué qu'un second rôle dans les violences du Nord-Ouest qui ont démarré fin 2005. Selon nos informations, il devait donc être placé ce lundi face à une poignée d'officiers sur lesquels il rejette les accusations. L'ordre « d'extraction » avait même déjà été transmis. Mais l'intéressé a réussi à s'envoler avant d'être entendu.
S'agit-il d'un simple dysfonctionnement ? Y a-t-il eu des complicités ? « La première défaillance a été de le garder dans une unité de police judiciaire et pas dans une maison d'arrêt », explique une bonne source à Bangui avant de soupirer : « Les Congolais nous ont aidés à garder ce criminel en détention pendant des mois. Et nous Centrafricains nous avons réussi à le laisser s'échapper en quelques jours. »
Cette évasion intervient peu de temps après celle d'un autre détenu prestigieux de la SRI, le ministre Romaric Vomitiadé, qui depuis a pu être recapturé avec l'aide des autorités du Congo-Kinshasa.
De leur côté, les parents d'Eugène Ngaïkosset affirment que celui-ci ne s'est pas évadé, mais qu'il a été enlevé. Ils disent craindre pour sa sécurité.