La conférence épiscopale estime que la démobilisation d'ex-combattants est un préalable important pour la tenue d'une élection apaisée. Cette organisation salue « le retour progressif à la vie civile de plusieurs ex-combattants ». Mais les évêques de Côte d'Ivoire constatent avec amertume que « les rancœurs, les tensions, les frustrations et les traumatismes » sont toujours présents dans le pays.
De son côté, le gouvernement assure que les choses avancent. L'agence gouvernementale de démobilisation (ADDR), de désarmement et de réinsertion, affirme avoir démobilisé 53 000 personnes depuis août 2014, sur quelque 74 000 personnes ciblées.
Ce programme s'adresse à d'anciens rebelles ainsi qu'aux membres des anciens groupes d'auto-défense sous Laurent Gbagbo. Il s'agit pour l'essentiel, selon l'ADDR de personnes âgées entre 35 et 40 ans, souvent analphabètes et qui bénéficient d'un stage de resocialisation de 30 jours. Ces derniers mois, cette agence a multiplié les messages de sensibilisation à San Pedro et dans l'Ouest, où les ex-combattants semblaient plus réticents à ce programme.
Seulement selon certains experts, le nombre de personnes à démobiliser dépasserait le décompte établi par l'ADDR. Et cette inconnue « de personnes à démobiliser laisse entendre le fait que des armes circulent et cela est source d'inquiétude pour les populations », indique un responsable.