Une minute de silence devant 37 croix en bois comme autant de victimes du massacre de Mutarule, il y a près d'un an. Tout autour, les maisons sont toujours vides, à part celles que des soldats congolais ont décidé de squatter. En onze mois, aucun habitant, appartenant pour la plupart à la communauté Bafulero, n'est revenu. L'un d'entre eux s'explique : « Nous avons encore peur parce que les mêmes soldats qui sont déjà à Mutarule sont encore sous commandement des mêmes militaires qui étaient en place pendant qu’on nous a tués. C’est pourquoi nous avons encore des craintes ».
A douze kilomètres de là, installés sous une tente, des hommes de Mutarule sont venus présenter leurs doléances à une délégation de la Monusco de passage. Leur principal souci : l'absence de sécurité. Depuis des mois, ils demandent la mutation de deux colonels qui à l'époque n'avaient rien fait pour stopper la tuerie qui s'est déroulée sous leurs yeux : « Quand un gouvernement a le souci de sauver sa population, c’est simple de trouver une solution par rapport à ça. Le gouvernement change le commandement militaire parce que les commandants qui sont en place sont devenus des notables qu’on ne veut pas changer, on ne sait pas pourquoi. C’est quelle politique ? »
Le chef de la Monusco, Martin Kobler, promet de relayer le message auprès des autorités : « On va le discuter avec le gouvernement, comment alors résoudre ce problème afin de donner la confiance à la population, de trouver une solution pour la situation sécuritaire en ce qui concerne les unités des FARDC [forces armées de RDC] qui sont déployées ».
Autre problème, l'absence de poursuites. Onze mois après la tuerie, l'enquête judiciaire vient juste d'être clôturée, mais pour le procès, aucune date n'a encore été fixée.