Le président Macky Sall l'avait dit : il faut avoir en politique le courage de revenir sur des décisions qui posent problème. Et avec l'instauration de ce visa d'entrée, les problèmes ne manquaient pas. Des difficultés pour le pré-enregistrement en ligne, souvent plus d'une heure d'attente à l'aéroport pour récupérer le précieux sésame et cette fâcheuse impression à l'arrivée pour certains touristes de ne pas être les bienvenus. Un comble dans le pays qui se prétend être celui de l'hospitalité.
Le visa était fixé à 50 euros, 200 euros pour une famille avec deux enfants, alors que la destination Sénégal est déjà chère à cause notamment de surtaxes sur les billets d'avion. « On se tirait une balle dans le pied dans un contexte ultra concurrentiel, explique Racine Sy, président du Syndicat patronal de l'industrie hôtelière. Si vous ajoutez, précise-t-il, les répercussions de la crise Ebola, notre offre qui n'est pas toujours à la hauteur, vous imaginez les conséquences ! » Selon plusieurs hôteliers, les taux d'occupation ont chuté de 30% à 80% cette saison. Plusieurs centaines d'employés ont été mis au chômage technique.
Dans ces conditions, la suppression du visa est perçue comme un ballon d'oxygène pour reprendre l'expression d'un hôtelier de Saint-Louis : « Cela nous redonne un peu de baume au cœur en ces temps difficiles. »