Le ministère malien des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières a tapé fort. Au total, cinquante titres fonciers, qui représentent près de 3 500 parcelles, ont été annulés. Le ministre Mohamed Ali Bathily et ses services ont décelé des irrégularités dans l’acquisition de ces terrains. La plupart se trouvent à Kati, à 15 kilomètres de Bamako. Des paysans et des privés, véritables propriétaires de ces parcelles, se frottent les mains.
Au Mali, le foncier est une bombe à retardement. Des plaintes des particuliers inondent les tribunaux. Des sociétés immobilières sans foi ni loi, des hommes d’affaires véreux font leur beurre grâce à des transactions foncières douteuses. L’Etat malien est décidé à mettre de l’ordre dans ce secteur et annonce la couleur : les opérations d’annulation de titres frauduleusement acquis vont se poursuivre et les coupables punis.
Parmi les dossiers en instance : une affaire d’expropriation de plusieurs centaines d’hectares de terres appartenant à des paysans dans la région de Ségou ; et plus près de Bamako, c’est le patrimoine foncier d’un ancien ministre malien, patrimoine évalué à plusieurs centaines de millions voire quelques milliards de francs CFA, qui intéresse les enquêteurs.