Le sénateur Moïse Nyarugabo a pris part à ce voyage. Il est originaire de la communauté banyamulenge. Selon lui, aujourd'hui, les différentes populations locales du Sud-Kivu sont prêtes à faire table rase du passé. « On sent que chaque communauté va dans le sens de tourner la page, souligne-t-il. Je pense que le changement au niveau de la base est le résultat d'un processus. Ça fait des décennies que ces communautés se battent. Les uns et les autres réalisent que personne ne gagne et qu'ils ont tous à gagner lorsqu'ils travaillent pour la paix. »
Lors de leur périple, ces leaders d'opinion congolais sont également allés à la rencontre de groupes armés du Sud-Kivu. Sadiki Byombuka est député du territoire de Mwenga et d'après lui, plusieurs de ces milices envisagent de déposer les armes. « On a rencontré des personnes qui ont été dans les groupes armés et même des personnes qui font encore la navette entre les groupes armés et la vie ordinaire, indique-t-il. Cette tendance-là, d'abandonner carrément cette activité, de vivre dans la brousse comme groupe armé, elle est manifeste. D'abandonner carrément et soit de revenir à la vie civile soit d'intégrer les forces de la République. »
Selon Patrick Mze Somora, ministre du Budget du Sud-Kivu, le dialogue est essentiel, mais il n'est qu'un volet du développement de la région : « C'est important de ne pas voir un seul aspect. Ça entre dans une synergie d'actions, explique-t-il. Au même moment où nous agissons pour le dialogue, nous agissons également dans les projets intégrateurs. Et nous avons besoin du soutien de tous les acteurs impliqués. Les investissements contribuent aussi à la cohésion sociale. »
Des investissements qui ont pour but de renforcer l'autorité de l'Etat congolais dans la province du Sud-Kivu.