Elle a vécu samedi dernier l'arrestation musclée de sa mère. Cette adolescente encore choquée participe activement au « sit-in » devant le siège de la police judiciaire : « Je n’ai pas de nouvelles de ma mère depuis trois jours déjà. Je n’ai pas accès à elle. Personne ne peut la voir, même pas ses avocats. »
Comme dans un deuil, plusieurs mamans ont apporté des pagnes et des cartons pour se coucher. Toutes ici exigent la libération de leurs enfants : « Est-ce que c’est un crime d’appartenir à l'Union nationale au Front uni ? Qu’on nous dise au moins ce qu’on lui reproche. On ne sait pas. »
Pour se faire entendre, les activistes gabonais inondent les réseaux sociaux. Certains ont même annoncé le décès en cellule de leurs camarades.
Lundi soir, Sidonie Flore Ouwé, procureur de la République, a rompu le silence : plusieurs personnes « sont présentement dans les locaux de la police judiciaire pour les faits d’incendie volontaire, de destruction volontaire de la propriété mobilière d’autrui, de la dégradation des propriétés immobilières également d’autrui. L’enquête étant délicate, nous sommes obligés de les garder. Les parents peuvent tout à fait venir rendre visite à ces personnes. »
Les leaders de l'opposition radicale, qui font de la libération de ces militants une priorité, n'ont pas encore réagi.