« Plus d’un milliard de dollars sont exploités annuellement en ressources naturelles et la majorité des profits - jusqu’à 98% des bénéfices - vont vers des groupes internationaux. Les 2% qui restent - 13 millions de dollars - alimentent des groupes armés internes qui sont, en fait, manipulés. C’est un peu le principe de diviser pour mieux régner, afin qu’un groupe ne puisse jamais être dominant, et perpétuer ainsi un cycle de conflits qui bénéficie lui-même aux exploitants des ressources naturelles », a déclaré, à RFI, Ibrahim Thiaw, directeur exécutif adjoint du Pnue.
« Il s’agit donc d’un système extrêmement complexe où l’insurrection politique semble être maintenant reprise par une forme d’insurrection économique - si je peux m’exprimer ainsi - de manière à ce que le conflit puisse se perpétuer en longueur », a-t-il ajouté.
« La République démocratique du Congo est un pays riche en ressources naturelles et nous avons constaté que les Etats fragiles et riches en ressources naturelles ont crû deux à trois fois moins vite que les pays les plus pauvres en ressources naturelles. Par conséquent, c’est comme si la richesse en ressources naturelles est devenue, en quelque sorte, un malheur », a spécifié le directeur exécutif adjoint du Pnue.
Pourtant, « désarmer chaque groupe individuellement n'empêchera pas leur réappartion », conclut donc le rapport du Programme des Nations unies pour l'Environnement. Pour mettre fin durablement au conflit, « il faut intégrer la problématique des ressources dans les efforts de paix », insiste Ibrahim Thiaw.