Le chiffre avancé par Najem Gharsalli, le ministre de l'Intérieur, est impressionnant : 12 490 Tunisiens auraient été empêchés de rejoindre les rangs des jihadistes à l'étranger. Un chiffre important comptabilisé sur deux années, mais jusqu'ici, les autorités ne précisent pas le profil de ces Tunisiens : s'agit-il seulement d'aspirants jihadistes arrêtés à la frontière ?
A l'aéroport par exemple, les passeports des profils suspects sont systématiquement confisqués par la police, explique Mohamed Ali Aroui, le porte-parole du ministère de l'Intérieur : « Chaque personne où on a un doute sur le fait qu’il aille en Syrie, en Turquie ou en Libye pour combattre, on lui interdit de passer. Avec la loi de 1975, on a pu interdire aux gens de quitter le pays pour se rendre en Syrie, en Irak, vers la Turquie… »
Ce chiffre de 12 490 arrestations interpelle Fayçal Chérif, historien et analyste militaire. Il évoque une « statistique fourre-tout » : selon lui, il est possible que de simples touristes soient interpellés et comptabilisés, notamment ceux en route pour Istanbul, une ville devenue un point de passage pour rejoindre les rangs jihadistes.