« Au lieu de protéger les familles comme le stipulait le mandat de son ministère, l’accusée a décidé de les exterminer », avait dit, en première instance, Holo Makwaia, magistrate tanzanienne.
A l’ouverture de l’audience en appel cette semaine, la représentante du parquet a rappelé que Pauline Nyiramasuhuko était l’une des personnes les plus puissantes du Rwanda au moment du génocide. Alison McFarlane a accusé l’ancienne ministre d’avoir ordonné aux soldats et miliciens interhamwés de violer et de tuer des femmes tutsies, en mai et juin 1994, à Butare, dans le sud du pays, sa région d’origine.
Butare, centre intellectuel du Rwanda, a été épargné par les massacres durant les premières semaines du génocide. Selon des témoins, le début des massacres, à Butare, a coïncidé avec l’arrivée de la ministre dans la ville.
Pauline Nyiramasuhuko, 69 ans, est d’origine modeste ; ses parents étaient ouvriers agricoles. Elle a été arrêtée au Kenya en juillet 1997. Elle comparait avec son fils, Arsène Shalom Ntahobali, ex-homme d’affaires et dirigeant d’une milice locale. Ce dernier a également été condamné à perpétuité par le TPIR, en 2011.
Les avocats québécois de Nyiramasuhuko ont demandé l’acquittement. Ils estiment que l’ex-ministre a été condamnée suite à des dépositions de témoins « contradictoires et incohérentes ». Selon le procureur, le jugement devrait être prononcé en début de semaine prochaine.