Afrique du Sud: la «guerre des statues» et le débat sur la mémoire

En Afrique du Sud, la « guerre des statues » continue. Cette semaine, la statue d'un colon britannique, Cecil Rhodes, qui trônait à l'entrée de l'université du Cap a finalement été déboulonnée après des semaines de contestations. Les étudiants de l'université protestaient contre ce symbole de l'oppression blanche. Depuis, le mouvement a suscité un vrai débat dans la nation arc-en-ciel.

Le mouvement « Rhodes doit tomber » fait des émules. A peine la statue de ce colon britannique déboulonnée, en Afrique du Sud, d'autres monuments coloniaux ont été ciblés. La contestation a soulevé un vrai débat sur la fonction et la pertinence de ces monuments dans un pays au passé douloureux.

Le débat divise profondément les Sud-Africains et attise les tensions entre communautés. Le gouvernement, qui était resté silencieux jusqu'à présent a tenté de calmer le jeu. Pour le président Jacob Zuma, détruire des statues n'efface pas le passé : « Si vous lisez un livre d'histoire, vous ne déchirez pas les pages qui sont douloureuses. L'histoire doit être enseignée avec ses aspects douloureux et dévastateurs ».

La colère « détruit » une Nation

« Ce que nous devrions plutôt discuter, poursuit M. Zuma, c'est l'emplacement de ces monuments coloniaux et de l'apartheid. Nous devons discuter et nous mettre d'accord. Et non pas se mettre en colère, la colère ne construit pas une Nation, elle la détruit ».

Ce samedi 11 avril, des membres du parti radical de Julius Malema ont manifesté devant la statue de Paul Kruger à Pretoria. Kruger, icône de la communauté afrikaner, qui, cette semaine, a appelé le président à ne pas détruire leur histoire.

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