C'est la troisième visite d'un membre du gouvernement français en l'espace de trois mois. Après le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et le chef de la diplomatie Laurent Fabius, Manuel Valls en visite - coup de vent - doit à nouveau signifier que la dynamique de relance des relations bilatérales avec le Maroc marche à plein régime.
Le Premier ministre français a été l'un des premiers à déplorer le froid diplomatique avec le Maroc l'année dernière en appelant à « dépasser » la brouille « basée sur de nombreuses incompréhensions , avait-il dit.
Le Maroc avait en effet suspendu sa coopération judiciaire et freiné l'échange de renseignements en représailles à une série d'impairs commis en France à l'encontre d'officiels Marocains, dont le patron du contre-espionnage - poursuivi à Paris pour complicité de torture.
Pour laver l'affront, l'entraide judiciaire a été amendée sur demande du Maroc et Abdellatif Hammouchi - visé par la justice française - doit être décoré d'un nouvel insigne de la Légion d'honneur. Le ministre de l'Economie français, Michel Sapin, doit également arriver ce dimanche au Maroc, pour préparer entre autres une réunion de haut niveau en juin prochain entre les deux gouvernements à Paris. Et parachever ainsi la lune de miel franco-marocaine.
L'enjeu de la coopération sécuritaire
De nombreux dossiers seront abordés lors de cette visite d’une demi-journée, à l'occasion de laquelle le Premier ministre français va rencontrer son homologue marocain et va s’entretenir en tête-à-tête avec le roi Mohammed VI : coopération économique, judiciaire et bien sûr sécuritaire. Après les attentats qui ont frappé la France et la Tunisie et pour faire face à la menace terroriste, la reprise de la coopération sécuritaire est apparue indispensable. Le Maroc et la France ont besoin de cette coopération, explique-t-on à Matignon. Manuel Valls, qui effectuera sa troisième visite dans le royaume Chérifien depuis 2012, tient à une relation forte avec un pays qu’il apprécie.