« Certains se la pètent avec leurs leçons d'économie, on les attend de pied ferme ici ! » Cet avertissement figure en bonne place au début de ce documentaire captivant, réalisé par un jeune homme de 38 ans, qui a connu les privations, dans son enfance, sous le régime socialisant de Didier Ratsiraka.
Quelques plans d'ajustement structurels plus tard, les Malgaches cultivent toujours cet art de la débrouille, c'est même un combat, le « combat malgache », pour traduire le titre, Ady Gasy.
Fabriquer des brouettes avec des morceaux de tôles tordus, des lampes à pétrole avec de vieilles ampoules : « On n'a pas d'outils, mais on est ingénieux », constate un forgeron. « Les Chinois fabriquent, nous, on répare », s'amuse un autre artisan penché sur une roue de vélo crevée.
L'humour, une question de survie
Ady Gasy n'est jamais misérabiliste, mais gorgé d'humour. Presque une question de survie pour le réalisateur Lova Nantenaina. « À Madagascar, la joie de vivre est très importante et l’humour aussi, parce que plus que c’est difficile, plus les gens détournent les choses de façon humoristique. Je pense le jour où l’on commence à ne plus en rire de tout cela, cela va être encore plus difficile. »
Le film se termine par une adresse aux grands de ce monde, dans la tradition du kabary, l'art oratoire malgache. Le message est simple : le génie d'un peuple ne se résume pas à des statistiques sur la pauvreté.
► Ecouter l’interview avec le réalisateur malgache Lova Nantenaina