Dans les affaires qui occupent le monde politique ivoirien et préoccupent les militants du FPI, c’est une fois de plus Pascal Affi N’Guessan auquel les juges donnent raison.
Le comité central réuni par ses opposants au sein du FPI en mars dernier n’avait pas de légitimité, selon le juge Ahmed Coulibaly, et la démission prononcée à cette occasion du président Affi N’Guessan et son remplacement par Aboudramane Sangaré sont nulles et non avenue, toujours au regard de la justice ivoirienne.
Venus par dizaine dans la salle d’audience du tribunal d’Abidjan, les sympathisants d’Aboudramane Sangaré sont ressortis bruyamment en manifestant leur mécontentement, mais sans pour autant avoir l’air surpris du jugement rendu. Pour Aboudramane Sangaré qui ne peut donc plus se prévaloir selon le juge, du titre de président par intérim du FPI le verdict rendu ne l’empêchera pas de s’adresser aux militants du parti d’opposition au nom de Laurent Ggagbo : « Personne ne pourra m’empêcher d’aller au contact des militants du FPI. Personne ne pourra m’empêcher d’aller à la rencontre des forces politiques et démocratiques pour sauver la Côte d’Ivoire. »
Un coup de « gourdin »
« Il s’agit d’une justice aux ordres du pouvoir », estiment les opposants à Pascal Affi N’Guessan qui voient là une collusion entre le président du parti d’opposition socialiste et le pouvoir en place pour mieux mettre de côté une partie du FPI dans le paysage politique ivoirien.
Maître Josiane Koffi Bredou avocate de Pascal Affi Nguessan se satisfait de la décision rendue et souligne suite à un jugement en référé que les opposants à Affi Nguessan ne pourront plus se prévaloir du nom du FPI pour porter leur message : « Bien sûr, il y a possibilité pour la partie adverse de faire appel dès qu’elle aura reçu notification de cette décision. Le délai d’appel est d’un mois. Cependant, l’appel n’est pas suspensif. » Le référé stipule en effet que le titre de président, le nom du FPI ou le logo du parti utilisés abusivement donneront lieu à une amende de 10 millions de FCFA. 15 000 euros par infraction constatée.
Sur les marches du Palais, Aboudramane Sangaré qui ne peut donc plus légalement se prévaloir du titre de président du parti sous peine d’amende, estime que la justice est un « gourdin » pour matraquer le FPI. Gourdin ou non, ce qui transparaît, c’est que le Front populaire ivoirien déjà déchiré est un peu plus assommé par ces querelles à rebondissement qui semblent affaiblir l’opposition ivoirienne.