Pillage de commerçants somaliens à Soweto, un Congolais brulé vif à Durban, attaques de commerçants congolais et éthiopiens au sud de Durban… Les incidents envers les étrangers se multiplient depuis le début de l’année. Les autorités semblent nier le problème. Il ne s’agit pas de xénophobie, disent-elles, mais de simple criminalité.
Pour Marc Gbaffou, du Forum de la diaspora africaine - qui a déposé une des plaintes auprès de la commission sud-africaine des droits de l’homme - les autorités se font complices de cette xénophobie, avec leur politique populiste : « Quand tu vois un ministre qui sort, “si on vous reçoit chez nous c’est par courtoisie”, quand tu vois un ministre qui dit que dans nos townships chaque deuxième boutique appartient à un étranger, ça, c’est inadmissible. Le parti au pouvoir est en train de perdre des voix. Ils ont senti que la population est xénophobe et donc la seule manière de garder ces votes c’est d’accuser les étrangers, que c’est eux qui viennent voler le travail, qui amènent les maladies. »
Le Forum de la diaspora africaine souhaite ainsi interpeller le gouvernement, mais également l’Union africaine, lors de son sommet en Afrique du Sud en juillet prochain. Selon cette association, il faut réagir rapidement ou la situation pourrait s’embraser, comme en 2009. A l’époque, une vague de violence envers les étrangers avait couté la vie à une 60e de personnes.