Héros national, grand vainqueur de la présidentielle. Les Nigérians sont unanimes pour saluer le rôle déterminant d’Attahiru Jega dans la réussite du scrutin présidentiel. Ce professeur de sciences politiques de 58 ans, président de la Commission électorale nationale indépendante depuis 2010 n’a pourtant pas eu la tâche facile, essuyant des critiques de toutes parts, et ce dès septembre 2014.
Quand il a annoncé la création de bureaux de vote supplémentaires, le PDP, le Parti démocratique populaire de Goodluck Jonathan a entamé une croisade à son encontre qui s’est poursuivie avec l’adoption du système d'accréditation biométrique. Muhammadu Buhari, le président fraîchement élu n’est pas resté en marge de ces reproches, déclarant en janvier dernier que les ordinateurs de la Céni avaient été programmés pour diminuer son nombre de voix de 40%. Des comploteurs auraient même essayé de le faire renvoyer après l’annonce du report des scrutins de six semaines.
Pugnace et doté d’un grand sens moral et éthique, Attahiru Jega s’est pourtant attelé à la tâche. On dit qu’il aurait passé ses nuits au siège de la Commission électorale, loin des hommes politiques et des tentatives d'intimidations. Négociateur résolu mais calme, il a montré toute l’étendue de son sang-froid en évacuant d’une phrase Godsday Orubebe, un ancien ministre du PDP, venu mardi perturber la collecte des résultats en l’accusant de partialité.
Reste un dernier défi : la tenue des élections gouvernorales dans moins de dix jours. Ensuite, Attahiru Jega pourra être serein jusqu’à la fin de son mandat en juin prochain