Puisque l'urgence sanitaire l'empêche de marcher dans les rues de Conakry, l'opposition a décidé de rester chez elle. Sept formations, dont les trois grands partis que sont l'UFDG, l'UFR et le PEDN, appellent leurs partisans à garder portes closes ce jeudi pour paralyser l'activité dans la capitale.
Cette journée ville morte est la première d'une série d'actions qui devraient rapidement s'étendre à l'ensemble du pays. L'opposition réclame l'inversion du calendrier électoral qui fixe au 11 octobre l'élection présidentielle, elle demande une refonte de la Commission électorale et l'application des accords politiques de juillet 2013. Trois conditions posées à la reprise du dialogue proposé par le gouvernement.
Celui-ci estime infondées les revendications de l'opposition et défend le calendrier électoral proposé par la Céni afin d'éviter au pays d'entrer dans une vacance constitutionnelle, le mandat présidentiel s'achevant à la fin de l'année. Mais au sein de l'équipe dirigeante, on voit avec une certaine appréhension poindre un nouveau durcissement politique. Un ministre guinéen estime que l'opposition va adopter une stratégie de pourrissement afin de forcer la communauté internationale à s'impliquer dans le dossier guinéen.