La rencontre entre Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de la Commission de l'Union africaine et le président burundais Pierre Nkurunziza ne devait prendre qu’une trentaine de minutes. Le tête-à-tête a finalement duré près d’une heure. Au cœur de leur discussion, les élections au Burundi et les tensions qui se cristallisent aujourd’hui autour d’un éventuel troisième mandat du chef de l’Etat burundais.
« Bien évidemment, le président Nkurunziza ne s'est pas encore prononcé sur le sujet, mais la bonne nouvelle c'est qu'il existe l'accord d'Arusha, il y a une constitution, il y a un code électoral et tous ces instruments doivent être respectés dans tous les cas », a commenté Nkosazana Dlamini-Zuma.
Il s’agit exactement de la position de la communauté internationale sur cette question. Le Conseil de sécurité des Nations unies a insisté au cours de sa visite au Burundi. Le président tanzanien Jakaya Kikwete l’a redit vendredi à Bujumbura. Cet appel au respect de l’accord de paix d’Arusha pour le Burundi est interprété par la classe politique et les diplomates à Bujumbura comme une incitation adressée à Nkuruziza à ne pas briguer un nouveau mandat.
Mais une fois encore, sa réponse par la bouche de son conseiller principal en communication, est restée ambiguë. « Le Burundi reste attaché à la légalité, c’est un message qui rencontre l’assentiment et l’approbation du gouvernement du Burundi qui l’a toujours répété », maintient Willy Nyamitwe. Rien n’est donc joué jusqu’ici, car la légalité pour le président Pierre Nkurunziza serait incarnée par une Cour constitutionnelle aux ordres.