Les problèmes s’accumulent pour Eskom. Mercredi dernier, le 25 mars, entre 3 000 et 8 000 d'ouvriers métallurgistes se sont mis en grève illégale pour protester contre leurs conditions de travail, avec le soutien du syndicat Numsa.
Ces hommes travaillent sur le chantier de la centrale de Medupi, qui emploie 21 000 salariés. Cette centrale à charbon doit produire à terme plus 4 800 Megawatts d’électricité pour l’Afrique du Sud.
Sauf que le chantier de Medupi a déjà pris énormément de retard, et coûte beaucoup plus cher que prévu. Suite au mouvement de grève des derniers jours qui aurait provoqué des dégradations, selon Eskom, le site a été provisoirement fermé. Et près de 1 000 ouvriers ont été licenciés.
Un conflit social en ce moment serait une très mauvaise nouvelle pour Eskom, embourbée dans une crise financière et une crise de leadership. Il y a deux semaines, l’agence de notation Standard & Poors a dégradé la note de l’entreprise à BB- après la suspension de quatre dirigeants et l’ouverture d’une enquête sur les difficultés de l’entreprise.
Cette crise pèse lourdement sur l’économie sud-africaine. Chaque mois, les délestages coûtent entre 1, 5 et 3 milliards d’euros au pays. Le gouvernement s’est engagé à injecter 1,7 milliard de liquidités pour aider Eskom mais sans préciser les modalités de ce coup de pouce financier.