RDC: la Lucha demande protection aux autorités congolaises

En République démocratique du Congo, la Lucha, un mouvement de jeunes activistes pro-démocratie dans l'est du pays, appelle les autorités à assurer leur protection. Depuis que l'un de leurs leaders, Fred Bauma a été arrêté avec les activistes du Balai citoyen et de Y en a marre, ils se disent régulièrement menacés. L'un de leurs membres, Serge Sivya, a même été kidnappé quelques jours et séquestré par des hommes non-identifiés qui ont cherché à lui faire renoncer à toute engagement citoyen.

La Lucha monte au créneau. Après la libération mardi 24 mars de l'un de ses militants, Serge Sivya, le mouvement pro-démocratie réclame protection aux autorités congolaises. Reagan, membre de la Lucha se dit menacé : « Comme tout citoyen congolais, nous avons besoin d’une protection de la part de notre gouvernement. Nous pensons que cette protection-là, est un droit que le gouvernement congolais nous doit, c’est quelque chose que l’on ne devrait même pas négocier. Et malheureusement, nous sommes toujours dans une situation où nous recevons des menaces mais nous croyons encore à la bonne fois du gouvernement congolais et nous sommes en train de lui réclamer un droit qui nous est garanti par la constitution» .

Des droits constitutionnels refusés aux militants en détention

La Lucha rappelle que, dans son article 18, la constitution congolaise garantit le droit pour chaque personne arrêtée de contacter «immédiatement» sa famille et un avocat. Et qu'après 10 jours de détention, ce droit constitutionnel a été refusé à Fred Bauma, comme à la dizaine d'autres militants pro-démocratie congolais. «Nous sommes en train de fustiger tout ce qui se passe par rapport à la détention de notre collègue Fred Bauma, il a été arrêté il y a plus de dix jours et pendant tout ce temps là, il n’a même pas vu son avocat donc nous sommes encore en train de demander sa libération pure et simple. Nous avons des indices sérieux qui montrent que sa santé est en train de se dégrader et comme on n’a pas accès à lui, on ne sait même pas exactement de quoi il souffre, comment ça se passe. Ça nous inquiète nous et même sa famille ».

La Monusco dit être en contact avec les autorités

Le directeur adjoint du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme au Congo, Abdulaziz Thioye, a réagi à cette situation  : « Je suis au regret de dire que nous n’avons pas pu avoir accès à eux pour la simple raison que nous n’avons pas accès, un accès physique, aux locaux de détention de l’ANR. Cependant, nous avons pu avoir des réunions de suivi avec les responsables de l’ANR concernant la situation de ces activistes, qui sont détenus par l’ANR. Evidemment c’est déplorable ce qui se passe ; évidemment nous avons souhaité que ces personnes soient présentées à un juge, c’est ce que prévoit la loi». La Monusco admet aussi ne toujours pas avoir eu accès à cette dizaine de militants et mener des discussions avec les autorités à ce sujet : « Evidemment les discussions sont en cours et nous sommes en train de voir un peu comment, avec les autorités qui exercent leur fonction dans le cadre des lois de la République, réellement qu’on prévienne un minimum de respect par rapport à certains principes. »

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