Hier mercredi, le secrétaire d'Etat à la Gendarmerie et une délégation gouvernementale se sont rendus sur place pour tenter une médiation et se sont fait caillasser, selon la gendarmerie. Des renforts sont arrivés dans la journée, environ 150 hommes en tout, mais en ville, les écoles étaient fermées hier ainsi que plusieurs commerces.
A l'origine des violences, un « quartier mobile », un homme chargé de la sécurité dans son quartier, conduit deux présumés voleurs de manioc à la brigade de gendarmerie de Mananjary. Passé à tabac, le « quartier mobile » meurt mardi, à l'hôpital de la ville.
Dans la soirée, une foule en colère se réunit devant la gendarmerie et vers minuit, la situation dégénère : les locaux sont dégradés, une caserne est incendiée et malgré leurs grenades lacrymogènes les gendarmes ne parviennent pas à disperser les quelque 500 casseurs.
Les forces de l'ordre finissent par tirer à balles réelles. Quatre personnes meurent, d'autres sont blessées dont trois gendarmes.
Une enquête est désormais ouverte pour déterminer qui a frappé à mort le « quartier mobile ». Les manifestants accusent les gendarmes. Les gendarmes, eux, parlent d'un lynchage de la population.
Mais au delà de ces faits, le malaise est plus profond. Car ce n'est pas la première fois que les forces de l'ordre subissent la vindicte populaire dans cette ville. Plus généralement, dans tout le pays, les cas de justice populaire sont courants. Un comportement qui témoigne du manque de confiance de la population envers les autorités.