Le Britannique Cecil Rhodes était un puissant magnat des mines à la fin du XIXe siècle. Cela fait deux semaines que sa statue déchaîne les passions au Cap. Les étudiants lui ont fait subir les pires outrages, en la couvrant d'excréments puis en l'emballant dans des sacs-poubelle noirs pour la faire disparaître.
Les opposants à la statue rejettent un symbole du colonialisme et de l'oppression blanche. Mais ses défenseurs estiment que Cecil John Rhodes fait lui aussi partie de l'histoire sud-africaine, au même titre que Nelson Mandela.
La question de l'héritage est sensible et très politique en Afrique du Sud. Il y a deux mois par exemple, la municipalité Alliance démocratique (DA) du Cap a fait polémique en décidant de baptiser un boulevard du nom de Frederik de Klerk, le dernier président blanc du pays. Au contraire, à Pretoria, la municipalité ANC (Congrès national africain) renomme systématiquement les rues avec des noms africains.
Mais si les étudiants s'en prennent à la statue de Cecil John Rhodes, c'est aussi pour dénoncer « le racisme institutionnel » qui ronge l'université selon eux, notamment le manque de diversité parmi les enseignants qui sont majoritairement blancs. Leur demande de déboulonner la statue doit être étudiée le 15 avril prochain.
En attendant, le débat s'étend. Les étudiants de l'université Cecil John Rhodes de Grahamstown ont fait savoir qu'ils aimeraient que le nom de leur établissement soit modifié.