Le pays est depuis plusieurs années engagé dans une lutte contre des mouvements jihadistes, particulièrement dans le centre-est du pays dans la région du Mont Chaambi, à la frontière algérienne, où des dizaines de militaires tunisiens ont trouvé la mort depuis 2013. L'effondrement de la Libye du colonel Kadhafi en 2011 a par ailleurs facilité la circulation de nombreuses armes et explosifs sur son territoire.
Pour lutter contre le terrorisme, l'armée tunisienne a besoin de moyens. Car du temps du président Zine el-Abidine Ben Ali, les services de renseignement du pays étaient avant tout tournés vers la sécurité intérieure.
Depuis 2011, la Tunisie a commencé à réformer son appareil sécuritaire. Sans retomber dans les dérives du système Ben Ali, en réformant la loi anti-terroriste de 2003, l'Etat tunisien devra disposer d'une palette suffisamment large de moyens permettant de renforcer ses contrôles aux frontières, d'identifier les réseaux terroristes et de combattre les mouvements armés sur le terrain.
Cela passera par d'avantage de coopération au niveau du renseignement, mais aussi par un effort en matière d'équipement et d'entraînement. Car l'armée tunisienne ne compterait pas plus de 30 000 hommes et est encore basée sur l'ancien système de la conscription.
Discrètement, depuis trois ans, elle s'est pourtant dotée de nouveaux équipements, comme des drones tactiques, des blindés mieux protégés, deux avions de transports et des hélicoptères. Ceci avec le soutien actif des Etats-Unis.