En franchissant la rivière Komadougou Yobé le 8 mars dernier, les forces tchadiennes et nigériennes ne s’attendaient pas à une résistance aussi farouche des islamistes. Le colonel Ahmat Youssouf de l’armée tchadienne raconte les batailles qu’il a fallu livrer pour atteindre Damasak, pourtant située à seulement 15 minutes à vol d’oiseau. « Nous avons livré un premier combat puis un second » dans des localités proches avant d’arriver à Damasak, raconte le colonel. « A l’entrée Est de Damasak, nous avons rencontré une petite résistance et ils ont laissé beaucoup de véhicules, de motos, calcinés, là-haut dans la brousse, là où il y a eu des combats ».
Comment expliquer cette lente progression ? Le colonel Toumba Mohamed de l’armée nigérienne donne des explications à RFI. « Les difficultés étaient dues à un environnement boisé, parce quand quelqu’un est dans un environnement boisé, il est difficilement décelable. Il fallait vraiment aller pas à pas, avec minutie, pour trouver les poches de résistance et les réduire, [pour] passer avec sérénité sur les objectifs futurs », explique le colonel nigérien.
Les deux armées qui tiennent la ville ont invité les habitants, qui se sont enfuis, à revenir chez eux. Mais pour les forces coalisées, il faut poursuivre l’ennemi dans ses retranchements. Comme l'annonce le colonel Toumba : « le prochain objectif, je vous le dis sans ambages, ce serait Malam Fatori ».