À Madagascar: les tweets de l'ambassadeur font polémique

Les propos de l'ambassadeur de France continuent de faire couler de l'encre, à Madagascar. François Goldblatt, en poste à Antananarivo a critiqué la semaine dernière le remplacement du directeur général du Trésor public malgache. De simples tweets, qui ont provoqué une vive polémique sur la Grande Île. Une polémique, mais pas un incident diplomatique.

Le diplomate a déclaré sur son compte twitter que le remplacement de ce haut fonctionnaire était un « très mauvais signal pour les bailleurs de fonds quant aux orientations futures de l'exécutif ». Le diplomate a vivement critiqué cette décision du gouvernement dans un autre tweet : « limogeage du directeur général du trésor public, a-t-il écrit, doit-on y voir un refus d'entendre les appels des bailleurs de fonds à une meilleure gouvernance ? »

Une prise de position qui n'a pas plu aux autorités malgaches qui y ont vu un geste d'ingérence dans les affaires nationales. La ministre des Affaires étrangères a réagi à ces propos, puis le Premier ministre, et dernièrement, le président de la République Hery Rajaonarimampianina, pour rappeler la souveraineté du pays. « Nous avons notre souveraineté », a ainsi réagi le président aux propos de l'ambassadeur, avant d’ajouter : « un ambassadeur malgache ne se permettrait pas de critiquer une décision de cet ordre du gouvernement français. »

Les bailleurs de fonds agacés

Les tweets de l'ambassadeur irritent, et ont provoqué de nombreux commentaires dans la presse. Les bailleurs de fonds n'ont pas tellement apprécié non plus cette sortie. Aucune déclaration officielle, mais hors micro, certains s'agacent de voir le diplomate parler en leur nom. « On travaille avec les institutions et non avec les personnes », rappelle un responsable d'une institution internationale qui refuse de se prononcer sur le cas du directeur du Trésor.

Agacement, impatience, néanmoins les autorités malgaches n'ont pas convoqué officiellement l'ambassadeur de France qui inaugurait ce mardi les locaux de l'Agence française de développement en compagnie du Premier ministre.

 → À (RE)LIRE : Madagascar: «Tout ce qu’on voudrait, c’est un peu d’action»

Partager :