Maurice: émotion après la mort d'un homme suite à un contrôle policier

Des proches des victimes de violence policière et des militants des droits de l'homme ont manifesté, dimanche 15 mars, à Port-Louis, la capitale de l'île Maurice. Ils réclament justice et la fin des méthodes d'enquête brutales, après la mort suspecte, il y a deux semaines, d’un homme, au lendemain d'un interrogatoire violent.

Un slogan a été repris par les manifestants, dimanche 15 mars : « Je suis Iqbal ». Ils étaient tous Iqbal, un homme retourné sans vie à sa famille après une arrestation, le 2 mars, lors d'un contrôle de police. Cet électricien de 43 ans a été retrouvé mort avec des blessures.

Dimanche, sa famille et une foule ont marché dans les rues de la capitale. En tête du défilé, la veuve Amirrah et ses trois filles. Amirrah est inconsolable depuis deux semaines. « Ils ont pris mon mari vivant, ils l'ont renvoyé mort », a-t-elle crié dans un mégaphone. A ses côtés, d'autres proches de victimes de cette même méthode ont partagé leurs douleurs. Une autre veuve raconte que « depuis neuf ans je me bats pour que justice soit faite ». La foule est restée silencieuse devant la douleur de cette mère : « La police m'a dit : "madame venez prendre le corps de votre fils"».

Dans cette foule émue et indignée, un ancien ministre de la Justice, Jean-Claude Bibi, aujourd'hui avocat a déclaré avoir « tenu à être présent par sympathie et solidarité envers les familles, mais aussi pour participer à ces manifestations qui dénoncent la continuité de ces pratiques criminelles au sein de [la] force policière [mauricienne] ». Cette nouvelle affaire a choqué l'opinion publique et a abouti à l'arrestation de cinq policiers. Les autorités ont promis une enquête indépendante.

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