- A qui appartient ce compte ? Demande le juge.
- A AHS Guinée-Bissau, une société basée aux îles Vierges britanniques, qui appartient à 100 % à Karim Wade, répond Pape Alboury Ndao à la barre.
- Quelle preuve avez-vous ?
- Je n’ai aucun élément, si ce n’est le rapport de mes sapiteurs [des informateurs, NDLR].
« Alboury Ndao ne fournit ni le nom de ses sources, ni le moindre document », s’insurgent les avocats de Karim Wade : « Ni l’acte d’ouverture du compte, ni les statuts des sociétés, même pas d’acte de virement ». Pour eux, pas de doute, le rapport d’Alboury Ndao est un faux. Or c’est sur ce faux que repose 40 % de l’accusation à la Crei. « C’est du pipeau », lance par exemple Me Amadou Sall. « Le compte de Singapour n’a jamais existé ». Les avocats exhibent une lettre de la banque en question qui l’atteste, selon eux. Ils affirment aussi avoir la preuve qu’il n’existe aucune société du nom d’AHS GB immatriculée aux îles Vierges britanniques.
Pour les avocats de la défense au contraire, l’expert n’a fait que son travail en transmettant à la Crei les informations qu’il avait recueillies. Pourquoi aurait-il voulu nuire à Karim Wade ? Un défenseur d’Alboury Ndao s’indigne : « C’est le procès de la Crei qu’on veut faire ici ».
Karim Wade n’était pas à l’audience, ses avocats affirment qu’ils n’ont pas eu de réponse à leur demande d’extraction. Pour laisser le temps au parquet d’examiner les nouvelles pièces produites par la défense, la prochaine audience est fixée au 26 mars, trois jours après le jugement de la Crei prévu le 23 mars.