La mobilisation s’organise pour retrouver Itai Dzamara. Ce vendredi matin, la Haute cour de justice de Harare a ordonné à la police de rechercher l’activiste. Les recherches ont commencé dans les différents commissariats de la ville. C'est déjà une petite victoire pour la Ligue zimbabwéenne des avocats pour les droits de l’homme.
Jeudi 12 mars, plusieurs avocats s’étaient en effet rendus au commissariat central de Harare après avoir reçu des renseignements selon lesquels Dzamara s’y trouvait, mais ils ont été refoulés par la police. La Ligue espère désormais que cette décision de la Haute cour de justice va permettre de le retrouver rapidement.
« Le temps est contre nous, a indiqué le président de la Ligue Dzimbabwe Chimbga, plus les heures passent, plus nous sommes inquiets. » Il a par ailleurs rappelé qu’en 2009, la police avait détenu la célèbre activiste Jestina Mukoko pendant plusieurs semaines tout en niant publiquement savoir où elle se trouvait.
Jeudi, l’opposition a manifesté dans Harare, accusant le gouvernement d’inaction. Morgan Tsvangirai, chef du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), avait déjà déclaré mardi craindre « le pire », après la disparition de l'activiste, accusant même le gouvernement du président Robert Mugabe, au pouvoir depuis plus de trois décennies, d'être responsable du rapt. Plusieurs chancelleries, dont l’Union européenne et les Etats-Unis, se sont jointes à l’appel de la société civile et de l’opposition. En tout cas, la disparition de Dzamara pourrait mettre fin à une relative accalmie en matière de violence contre les militants au Zimbabwe.