Ils étaient une trentaine ce jour-là, à parcourir à pied leur ancien quartier. Au programme, visite du centre de santé, de l’école, rencontre avec les autorités locales, mais aussi discussions avec d’anciens voisins restés sur place, chrétiens ou musulmans. Leur objectif : faire tomber les barrières entre communautés.
« On est allés vraiment partout, raconte Berthe, qui n'était plus revenue chez elle depuis 13 mois. Avec les musulmans, on s’est croisés, salués, causés, y'avait un papa là qui nous a bien reçus, vraiment. Il faut qu’on pardonne nos cœurs, les musulmans ont dit comme ça. »
Aujourd'hui, Berthe dit avoir retrouvé la confiance et être prête pour franchir le pas du retour. Mais à deux conditions : que les autorités sécurisent davantage son quartier parfois exposé aux pillages et l'aident à reconstruire sa maison incendiée.
« Toutes les maisons sont détruites, ajoute Régis, un autre réfugié du camp M'Poko. Il y a le problème de l'électricité, le problème de l'eau et puis le quartier est devenu maintenant la forêt. Donc s'il y a une aide pour nous aider à enlever la forêt et reconstruire la maison, je pourrai retourner dans mon quartier. »
Plusieurs chantiers de reconstruction sont en cours à Bangui. Mais la tâche est immense. Et chacun sait que le processus risque de durer encore de longs mois.