Mariam Sankara ne comprend pas. Elle a appris la décision des autorités indirectement, par la presse, et elle se demande pourquoi les autorités insistent sur le fait d'autoriser ses proches à ouvrir la tombe supposée de son mari. « Vraiment, je vois mal ma famille et moi aller devant la tombe pour essayer de… c’est très dur ! C’est la justice qui doit le faire », a fait savoir à RFI, Mariam Sankara.
Maître Ambroise Farama et les autres avocats de la famille attendent précisément de la justice burkinabè une enquête depuis la plainte pour assassinat déposée en 1997.
« C'est vrai, il faut identifier le corps, mais il faut également déterminer les causes et les circonstances dans lesquelles la personne a disparu. Les juridictions ordinaires se sont déclarées incompétentes. L'assassinat a été commis par des militaires, Thomas Sankara étant lui-même un militaire, il appartenait donc aux juridictions militaires de mener les investigations sur les circonstances de sa mort », a déclaré, pour sa part, maître Ambroise Faram.
Or, selon le droit burkinabè, pour que la justice militaire ouvre une enquête, il faut une décision du ministre de la Défense. Au sein de la transition, celui-ci n'est autre que le Premier ministre Isaac Zida. La famille Sankara et ses avocats lui demandent donc de faire en sorte qu'une procédure judiciaire soit ouverte rapidement pour que l'exhumation de la tombe présumée de Thomas Sankara soit faite dans le cadre d'une enquête.