Tout est allé très vite dans la nuit de jeudi à vendredi lorsque les digues ont lâché en périphérie d'Antananarivo. Marcelin, riziculteur, est impuissant devant son exploitation : « L’eau par rapport à la rizière monte à six mètres. En principe, tous les ans je récupére quatre tonnes de riz. Cette année, c’est complètement perdu ».
Pour cet agriculteur de 42 ans, ces inondations, c'est du jamais-vu. Et pour le docteur en météorologie Nirivololona Raholijao, membre du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), une tendance se dessine ces vingt dernières années : « Il y a eu une diminution des fréquences, mais une augmentation de l’intensité des cyclones tropicaux touchant Madagascar ».
Difficile de dire si ces pluies torrentielles sont dues au changement climatique sans étude approfondie. Une chose est sûre cependant, d'autres facteurs aggravent la situation. « Les feux de forêt qui dégradent le sol avec beaucoup de problèmes d’érosion. Il y a aussi la dégradation des infrastructures, surtout autour d’Antananarivo où il y a des constructions par exemple sur des zones inondables où l’on n’aurait pas dû donner des permis de construction », précise Nirivololona Raholijao.
Le pays donc va devoir corriger ces faiblesses pour se préparer à des phénomènes climatiques de plus en plus violents dans les années à venir.