Cinéma: à l'ouverture du Fespaco, «Timbuktu» dans tous les esprits

Ouagadougou est à partir de ce samedi 28 février la capitale du cinéma africain, et cela jusqu'au 7 mars. Quelque 12 000 personnes, dont 5 000 étrangers environ, sont attendues dans la capitale burkinabè pour la 24e édition du Fespaco, le festival panafricain du cinéma. Après quelques tergiversations pour « raisons sécuritaires », il a finalement été décidé vendredi de garder le film Timbuktu dans la sélection officielle. Mais l'affaire aura marqué les esprits.

Le film Timbuktu, auréolé de ses septs César, sera bien projeté au Fespaco. Des rumeurs couraient sur un possible retrait du film d'Abderrahmane Sissako de la compétition, ou bien d'une projection uniquement réservée au jury, pour des raisons de sécurité. 

Timbuktu traite, sur le mode à la fois poétique et engagé, de l'occupation du nord du Mali par des jihadistes en 2012, et les organisateurs auraient pu craindre un attentat ou une provocation lors de sa projection. L'affaire est remontée jusqu'au président de la transition du Burkina Faso, Michel Kafando. 

Il y a eu de longues négociations et finalement, vendredi, c'est Jean-Claude Dioma, le ministre burkinabè de la Culture, qui a confirmé la projection du film pendant le festival avec des « mesures sécuritaires renforcées ». Abderrahmane Sissako peut être satisfait, puisque sur RFI jeudi soir, le réalisateur mauritanien appelait le Fespaco à « rester fidèle à ses valeurs ».

Un film parmi d'autres

Mais Timbuktu n'est qu'un film parmi la vingtaine en compétition. Une compétition très en prise avec l'actualité, quatre mois après la révolution qui a conduit au départ de Blaise Compaoré.

Parmi les long-métrages sélectionnés, il y a notamment Printemps Tunisien de Raja Amari, C'est eux les chiens du Marocain Hicham Lasri, Avant le printemps, un film très dur de l'Egyptien Ahmed Atef. Le Guinéen Cheick Fantamady Camara, lui, s'intéresse aux questions d'identité avec Morbayassa, l'histoire d'une ancienne prostituée qui part sur les traces de sa fille abandonnée à la naissance.

Quant au film d'ouverture, L'œil du cyclone du Burkinabè Sékou Traoré, c'est un thriller sur l'idéal de justice et les enfants soldats en Afrique.

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