Quatre jours après, le traumatisme reste vif dans la localité d’Abadam. Plusieurs familles ont quitté les lieux en voiture. Mais ceux qui restent ont du mal à oublier les corps ensanglantés tués lors d'une cérémonie funéraire devant la mosquée en pleine après-midi.
Certains ne dorment pas et croient encore entendre des avions, raconte cet habitant : « Il y a des femmes qui nous disent que la nuit tombée, elles n’arrivent pas à dormir, explique-t-il. Des enfants aussi. Et il y a des gens qui nous disent qu’ils entendent des ronflements d’avion quand ils ferment les yeux. Donc ça travaille au niveau du cerveau… »
Des habitants traumatisés que rien ne peut rassurer pour l'instant. L'enquête pour eux est plus que nécessaire. C'est une obligation, comme le dit l’interlocuteur de RFI qui refuse qu'on parle d'erreur ou de bavure : « C’est un crime. Nous, nous n’avons jamais accepté que ce soit une erreur. Nous exigeons de la part de l’Etat nigérien qu’il puisse continuer à enquêter pour que la lumière soit faite. C’est une obligation. »
Pour l'heure, les autorités nigériennes ont choisi de ne pas tirer de conclusions. Elles s'en remettent au travail de la police scientifique et attendent notamment l'analyse des débris des bombes récupérés jeudi sur les lieux par des militaires.