Donatien possède des vergers dans la périphérie de Ziguinchor. Chaque semaine, il se plonge dans un casse-tête sans nom. Il doit, en effet, négocier un camion pour acheminer ses mangues et ses noix de cajou vers Dakar, ce qui représente une entreprise parfois aléatoire car il faut plusieurs jours de route. Par ailleurs, ce producteur peut payer jusqu'à un million de francs CFA.
Avec l'arrivée de deux nouveaux navires, les agriculteurs et les pêcheurs ont plus de choix pour acheminer leurs marchandises vers la capitale. Ces deux bateaux peuvent transporter jusqu'à 13 camions de 35 tonnes chacun, et 200 personnes. A terme, il devrait y avoir au moins une rotation de bateau par jour.
Jean Diatta, le président de l'office de tourisme en Casamance, espère par ailleurs que ces bateaux vont attirer plus de touristes dans la région. « Les clients qui venaient au Sénégal et qui voulaient passer un, deux ou trois jours en Casamance ne pouvaient pas venir parce que le bateau était tout le temps plein. Tout cela était la croix et la bannière. Aujourd’hui, je ne pense pas qu’il y ait de soucis de place. Ce sera la fin d’un goulot d’étranglement », a-t-il déclaré.
Reste encore, selon les professionnels du tourisme, un détail à régler : celui du prix jugé trop élevé des billets d'avion entre Dakar et Ziguinchor. Une autre barrière au développement du tourisme en Casamance.
Le chef de l’Etat sénégalais a déclaré ce jeudi la Casamance « zone prioritaire nationale d’intérêt touristique » et annoncé la saisie prochaine de l’Assemblée nationale pour des lois instituant des facilités, et notamment des exonérations de taxes en faveur des promoteurs dans cette région.