Le document publié par Human Rights Watch évoque sept événements distincts. Comme le long de la rivière Kaburantwa où le 1er janvier, selon des témoignages recueillis par l'organisation, six rebelles se seraient rendus à des militaires et des policiers. Ils auraient été ligotés, couchés par terre et exécutés. Selon un habitant, l'un des très jeunes combattants aurait supplié avant de mourir : « Je vais encore à l'école, appelez le directeur ».
Scène similaire à Kibindi. Le 2 janvier, 17 rebelles se rendent avec leurs armes et sont ligotés devant des dizaines de témoins. Là encore, des militaires, des policiers, mais aussi des Imbonerakure, la jeunesse du parti au pouvoir, auraient été présents. L'un des habitants rapporte à Human Rights Watch que le commandant des militaires a demandé des instructions par radio et se serait vu répondre : « Je veux les fusils, je ne veux pas les hommes ». Dans la foulée, les 17 auraient eux aussi été tués.
Sur les sept incidents recensés qui auraient donc fait au moins 47 morts, trois, selon Human Rights Watch, impliquent directement des autorités locales qui auraient participé aux exécutions à Kalema, Ngoma et Mirombero. Ce document met en lumière le rôle d'individus identifiés par les témoins comme des Imbonerakure, les jeunes du parti au pouvoir tant décriés ces dernières années. Ces témoignages évoquent des Imbonerakure servant de supplétifs, participant aux exécutions, armés de machettes et d'armes à feu, ou des scènes au cours desquelles les forces de sécurité leur auraient distribué des armes.
Le gouvernement méfiant
Le gouvernement burundais a promis de se pencher sur le rapport de Human Rights Watch et de « répondre point par point » après l’avoir lu. Mais d’ores et déjà, le secrétaire général et porte-parole du gouvernement burundais ne cache pas sa méfiance envers l’organisation américaine qui a une « attitude traditionnellement hostile » au pouvoir s’il s’en tient à ses précédents rapports.