L'ONU avait donné jusqu'au 13 février, à savoir vendredi prochain aux autorités kinoises pour remplacer Bruno Mandevu et Sikabwe Fall. Les deux généraux figurent sur une liste d'officiers indésirables établie par la mission des Nations unies, la Monusco. Ils sont considérés comme responsables ou complices de graves violations des droits de l'homme qui ont eu lieu dans l'est de la RDC.
Lors d'une conférence de presse il y a quelques jours, le porte-parole du gouvernement Lambert Mendé, avait déjà clairement laissé entendre que le gouvernement de Kinshasa ne remplacerait pas les deux hommes. Pour être écarté du commandement, avait-il indiqué, il faudrait avoir « fait l'objet d'une condamnation par notre justice militaire, or il n'y a rien de tel. »
Des diplomates onusiens irrités
Depuis, les Nations unies semblent avoir eu une réponse plus formelle, puisqu'elles ont donc décidé de suspendre leur participation sans attendre la fin du délai fixé. Pour autant, toutes les portes ne sont pas fermées : « Nous sommes en contact constant à haut niveau avec le gouvernement », a indiqué à l'Agence France Presse un responsable de l'ONU qui s'est dit confiant dans la possibilité de trouver une solution.
L’annonce a tout de même pris tout le monde de court puisqu’avec 48 heures d’avance donc, les diplomates des opérations de maintien de la paix ont décidé d’engager un bras de fer avec le président Joseph Kabila, faute d’avoir observé un gage de bonne volonté côté congolais. Au siège de l’ONU à New York, les diplomates ne cachent pas leur impatience voire même leur irritation.
Depuis plusieurs semaines, le président Kabila refuse de répondre à leur demande de signer un document stipulant les règles d’une opération militaire conjointe contre les forces démocratiques pour la libération du Rwanda. Maintenant, il fait tout pour se passer du soutien logistique de la Monusco. De quoi s’interroger concrètement sur la réelle volonté du Congo de mettre fin à la présence des FDLR dans l’est du pays.