Pour ce deuxième jour de grève générale, moyennement suivie par la population, les affrontements ont été rares mais musclés. Les principaux supermarchés de la capitale ont été réquisitionnés par le gouvernement pour les contraindre à ouvrir. L’arrestation, depuis dimanche soir, du président de la fédération comorienne des consommateurs est perçue par les grévistes comme une tentative d’intimidation de la part des autorités. En réaction, certains ont barré les routes avec des pneus et autres carcasses de voiture. Le véhicule de fonction de la procureure de la République a été incendié.
C’est dans ce contexte que l’armée nationale de développement a ouvert le feu sur des civils faisant sept blessés dont deux avec un pronostic vital engagé. Dans un communiqué officiel, l’état-major fait savoir que bien qu’il déplore ces blessés, ses troupes ont reçu pour mission de rétablir l’ordre public en permettant à la population de circuler librement. Le mouvement « eau et électricité », à l’origine de la grève, condamne « les dérives perpétrées par les forces de l’ordre et l’usage disproportionné des armes face à des citoyens qui ne présentaient aucune menace ».
Vingt grévistes avaient été placés en garde à vue avec le président de la fédération des consommateurs lundi, mais ont été libérés après les échauffourées avec l'armée.