Avec notre envoyé spécial à Monrovia, Sébastien Németh
Difficile de retrouver la forme après sept mois sans jouer. Depuis quatre semaines, le BYC redouble d'efforts au stade Blue Field. Le corpulent coach Robert Lartey Junior explique : « On est vraiment heureux que tout le monde soit vivant et puisse rejouer. Le Liberia adore le football. C'est le pays de Georges Weah. Mais Ebola a tout mis par terre. Au premier entraînement, certains joueurs étaient plus gros que moi, parce qu'ils étaient restés inactifs et ne faisaient que manger. Il a vraiment fallu discipliner tout le monde. »
Capitaine de l'équipe, Nathanial Sherman Junior souhaite refaire ses preuves sur le terrain : « Avant on était toujours sollicité, les gens voulaient nous voir, nous parler, nous serrer la main. Mais à cause du virus je restais à la maison. J'essayais de faire un peu de musculation. Mais les pompes et les abdominaux ce n'est pas pareil. Les premiers entraînements étaient très difficiles. J'étais en surpoids. Mais maintenant je suis de retour, pour montrer ce que je fais de mieux. »
Une joie en partie gâchée. Pour cause d'Ebola, le club a interdiction de jouer à domicile. Sekou Kone, président du BYC, y voit une double peine pour l'équipe : « On se bat contre l'épidémie, on essaie de donner de l'espoir aux gens et on nous empêche de le faire. C'est totalement injuste. Personne ne veut propager la maladie. Il y a des mesures d'hygiène possibles à appliquer. »
Le premier match du BYC est dans cinq jours, en Gambie, en championnat intercontinental. Rencontre que le président gambien Yahya Jammeh menace d'annuler pour cause d'Ebola.